" Hé mec, ce soir on bouge, ramène-toi ! " Louis, un de mes nombreux amis et camarade de classe, ça faisait déjà trois ans que je le supportais, c'était un véritable ami. Je ne regrettais pas d'être venu faire mes études en Europe. En même temps, je n'avais pas trop le choix, il n'y avait qu'ici que je pouvais les faire. Il y avait une seule chose que je regrettais, c'était d'avoir laissé Scarlett seule, ma meilleure amie, celle pour qui je donnerais tout. C'était son anniversaire aujourd'hui, j'aurai tellement voulu lui faire une surprise, mais ce n'était pas possible, j'avais très peu de temps pour moi l'après-midi et le week-end, j'étais surchargé de devoirs. Ce soir-là, je n'avais aucune envie de bouger, préférant passer ma soirée au téléphone avec Scarlett. " Ce soir, ça sera sans moi, j'ai déjà quelque chose de prévu. " Être autant de temps avec une personne, ça crée forcément des liens, avec Louis, ça a tout de suite était un coup de foudre amical. Je lui avais déjà parlé de Scarlett, pour lui, c'était clair, j'étais totalement fou d'elle, ce qui était n'importe quoi, c'était ma meilleure amie, point. Je voulais d'ailleurs lui parler ce soir-là, pour lui souhaiter son anniversaire. Je composais son numéro et attendis qu'elle me réponde. Aucune réponse, elle devait sans doute être avec ses amis, en train de fêter ces 21 ans. Ce soir-là, j'avais eu un coup de nostalgie. Trois ans séparés de sa meilleure amie, ce n'était pas rien. Il est vrai que la voyais pendant les vacances, mais ce n'était jamais assez comparé au temps qu'on passait ensemble auparavant. Je repensais à tous ces bons moments passer dans ces bras. C'est fou ce que le temps passait tellement vite. On se connaissait depuis qu'on avait quatre ans et depuis, on a toujours été inséparables. Sur ce coup-là, je remercierai toujours mes parents, c'était surtout grâce à eux, puisqu'ils étaient amis avec les parents de Scarlett.


En grandissant, ma sœur me charriait toujours en me disant que tôt ou tard je finirai avec cette jolie blonde. Elle s'est enlevé cette idée de la tête quand elle voyait que je changeais très souvent de filles. Elle était pareille avec les garçons, là-dessus, c'était marrant de se raconter nos dernières conquêtes.
Avec ma sœur, on avait une complicité que j'aimais particulièrement. Il y avait des disputes, ce qui est normal entre frère et sœur, mais on revenait toujours l'un vers l'autre. Elle essayait toujours de me réconcilier avec mon père. L'entente n'a jamais vraiment été bonne. A vrai dire, il ne voulait pas de gars, il ne voulait qu'un enfant, malheureusement pour lui, je suis arrivé. Il y a des moments où on s'entend bien, mais il y a toujours ce côté " froid " dans les discussions. Depuis, j'ai arrêté de faire des efforts pour lui, je fais ma vie tranquille, j'ai ce qu'il me faut, c'est suffisant.
Avant de partir rejoindre Louis et sa bande, j'écrivis un message à ma meilleure amie, au moins, elle aura le message. " Un très bon anniversaire à ma petite blonde préférée. J'espère que tu t'éclates bien, je suppose que oui, puisque madame ne me répond même pas. Profite bien. La prochaine fois, ton cadeau, ce sera moi, promis. Bonne soirée blondy " Il n'y avait qu'avec elle que j'étais comme ça. Même avec mes copines, je leur disais même pas le quart de ce que je disais à ma meilleure amie. Elle était la seule qui comptait réellement à mes yeux. D'ailleurs, cette distance entre nous commençait vraiment à peser, elle me manquait.

Fatigué. Je n'en pouvais plus. J'avais tellement hâte de finir mes deux dernières années d'études. Je n'allais pas me plaindre, j'avais tout ce qu'il me fallait ici, des filles, des potes, des bars, bref, le bonheur. J'avais toujours ma meilleure amie par courrier, e mail ou encore téléphone. " Alors, tu lui as parlé ? " Je souriais et hochai la tête. Une petite voix d'enfant me réveilla. Assis sur le fauteuil, j'avais veillé sur lui toute la nuit. Charlie. Ce gosse était tellement marrant. Je sentais que c'était mon devoir d'être auprès de lui. J'aurais préféré qu'on se rencontre autrement, mais la vie se passe jamais comme on veut. Je l'ai sauvé d'un abruti de conducteur qui avait perdu le contrôle de sa voiture, qui se dirigeait droit vers Charlie. C'était pitoyable de voir que personne ne bougeait pour le sauver, ils regardaient comme si le petit allait être sauvé comme ça, par magie. En l'attrapant avant que la voiture n'aille vers lui, il fit aussitôt un malaise, ce qui n'était pas du tout normal. Je l'emmenai aussitôt à l'hôpital puisqu'il était apparemment tout seul.
À l'hôpital, le petit avait l'air d'être connu des urgences, ce qui m'étonna. Étant donné que je n'étais pas de la famille, personne ne put me renseigner, mais j'avais pris le soin de rester près de lui. Je voulais m'assurer qu'il aille bien. Sa mère arriva aussitôt. Elle me prit dans ces bras et me remercia au mois dix fois, peut-être même plus. Elle avait l'air inquiète, mais je lui avais confié que les médecins s'occupaient bien de son fils. C'est alors qu'elle me répondit qu'elle s'inquiéter car ce n'était pas la première fois, que tout ça était à cause de son cancer. Cancer, oui. Je restais sans rien dire et essayais de la rassurer en lui tapotant le dos. Le jour même, il s'était réveillé en forme. Sa mère nous laissa le temps d'aller chercher un café. C'est là qu'on parla un peu avec Charlie, il était tellement courageux. Lorsqu'il sortait, je le prenais avec moi, je lui changeais les idées. Il était là, le soir où j'avais téléphoné à Scarlett lorsqu'elle avait perdu sa mère. Elle n'avait pas idée à quel point je m'en voulais de ne pas pouvoir être à ses côtés et de pouvoir la réconforter comme le ferait un meilleur ami. C'est de ce jour-là que Charlie m'avait dit comme ça, " oh, Matthew est amoureux. " Il ne faut pas oublier qu'il avait dix ans... Il me faisait bien marrer. Mon absence de réponse lui avait laissé penser que c'était vraiment le cas. A vrai dire, je ne savais pas trop. Elle me manquait c'est vrai et j'avais toujours cette sensation de vide. Au bout de deux ans, je l'accompagnais toujours pour ces examens, il en avait toujours mais son état commençait à se stabiliser.
Auparavant, je lui avais promis que j'allais parler à Scarlett, du fait que je l'aimais, ce qui n'était toujours pas fait. C'est donc pour ça qu'il m'avait demandé. " Hé non mon petit pote. Je vais le faire, je rentre chez moi. Les études sont finies pour moi. " Le sourire de Charlie s'effaça petit à petit que je débitais mes mots. " Mais, on se verra toujours tu crois, " je n'étais pas le genre à tenir mes promesses, mais avec lui, c'était différent. " Je te promets que je reviendrais et là, j'aurai parlé à ma Candy, Et toi, promet moi que tu seras fort. " Il me tapa dans la main, souriant. " Promis. "

Enfin j'étais de retour à Sunnyside, ça faisait du bien d'être ici après sept ans d'absence. Revenir pendant les vacances n'était pas suffisant pour que je puisse profiter de ma ville.
La première que j'ai faite une fois chez moi . Appeler Scarlett et lui dire de venir. Ce qu'elle fit aussitôt. Installé dans ma chambre, mon sourire s'illumina quand elle entra. La revoir et savoir que j'allais pouvoir la voir tous les jours comme avant était tellement bon.
J'avais une idée dans la tête depuis le début, il fallait que je le fasse. Soudainement, sans même qu'elle s'y attende, mes lèvres se posèrent sur les siennes. Elle ne me repoussa pas, oh non, au contraire. Puis, elle s'écarta, s'excusant, ce qui n'était pas logique... J'ai même pas eu le temps de dire quoi que ce soit, qu'elle partit aussitôt, puis, plus rien. Je n'ai plus aucune nouvelle depuis, elle me fuyait où trouvaient des prétextes débiles quand je la voyais dans la rue. Tôt ou tard, elle sait très bien que je viendrai la voir et que je lui parlerais, il le faudra.