L'histoire d'une vie. L'histoire de ma vie. Une histoire retrace les évènements et faits importants dans la vie d'une personne. A moi de vous raconter la mienne à présent.

« Putain, j’vois ici les hommes les plus forts et les plus intelligents que j’aie jamais vu. J’vois tout ce potentiel, et j’le vois gâché. J’vois une génération entière qui travaille à des pompes à essences, qui fait le service dans des restos, qui est esclave d’un petit chef dans un bureau. La pub nous fait courir après des voitures et des fringues, on fait des boulots qu’on déteste pour se payer des merdes qui nous servent à rien. On est les enfants oubliés de l’histoire mes amis, on n’a pas de but ni de vraie place ; on n’a pas de grande guerre, pas de grande dépression. Notre grande guerre est spirituelle, notre grande dépression, c’est nos vies. La télévision nous a appris à croire qu’un jour on serait tous des millionnaires, des dieux du cinéma ou des rock stars, mais c’est FAUX. Et nous apprenons lentement cette vérité. On en a vraiment, vraiment, plein le cul. » fight club.

L'enfance. Que de plus heureux que ce sentiment d'innocence, de sécurité et d'amour. L'enfance est une période de la vie que personne n'oubliera jamais. L'enfance est ce qu'il y a toujours de plus beau dans la vie des gens. Bien entendu, pas pour tous le monde. Certaines personnes ne vivent pas toujours dans le bonheur et dans la joie. Et ce, même depuis leur première respiration. Au début, tout était parfait. Au début, tout était de l'or pur et simple. Mais ça c'était au début.

SUNNYSIDE, ALABAMA ▲ La naissance d'une fleur. Une chenille devient papillon. Seconde d'une famille de cinq enfants, nous étions tous très soudés. Quatre filles, un garçon. Pas facile pour le second mâle de la famille. Il faut bien dire que nous, les filles, on s'est souvent liguées contre lui. Et puis, ce jour là, tout à basculé. Mon frère avait dix ans et j'en avais sept. Les petites avaient cinq, trois et deux ans. La dernière n'a jamais vraiment eu l'occasion de se souvenir du sourire de mon père. Un homme juste, aimant et dévoué. Il avait toujours été là pour nous. Quand le téléphone a sonné, ma mère a décroché. Elijah et moi, on a échangé un regard. Il a haussé les épaules et mon regard s'est reporté sur ma mère. Sa tasse de thé est venu mourir sur le sol dans un fracas indescriptible. Ses genoux ont fléchit et elle s'est effondrée sur le sol. Les larmes perlaient sur ses joues. Il a bondit vers maman. Je n'ai pas cherché à comprendre, je lui ais emboité le pas. Quelque chose de grave venait de se passé et on ignorait tout de ce que cela pouvait être. Ma mère, elle, savait. « Maman ... » ais-je murmuré. J'avais sept ans mais je voulais savoir, pour protéger mes soeur. Je voulais savoir parce que je savais que je pouvais encaisser. Je me prenais pour une grande alors que je ne l'étais pas. Elle a murmuré quelque chose d'inaudible. Elle a essayé de parler mais rien ne sortait de sa bouche. Et puis, elle l'a dit. Elle en a trouvé la force. Et à cet instant, je me suis laissé aller. J'ai perdu le contrôle de la situation. Je savais. Je pensais pouvoir encaisser mais c'était bien trop difficile. Elijah m'a attrapé la main et ne l'a pas lâché. C'était la fin d'une époque, la fin de mon petit monde de confort. Je venais de perdre l'homme le plus important de ma vie. Mon père avait perdu la vie, s'envolant à la suite d'un terrible accident de voiture. Il n'a pas eu le temps de souffrir mais pour nous, c'était bien différent. Il fallait se relever, expliquer aux filles que papa n'était plus, leur dire de rester forte et de ne jamais abandonner, alors que moi, je ne suivais même pas mes propres conseils.



« J’avais cru que se serait un souvenir d’adolescence auquel je repenserai, comme avoir eu le béguin pour le capitaine de l’équipe de football. Mais je me rends compte que ce qu’on a va plus loin, bien plus loin. Nous avons une histoire commune, une amitié, nous nous écoutons l’un l’autre, nous rions ensemble, chacun finit les paroles des chansons de l’autre, je n’ai pas besoin de faire semblant avec le hip hop, et le hip hop n’as pas besoin de faire semblant avec moi. Mes sentiment n’ont jamais été plus clairs et je sais qu’il ne disparaitrons jamais. » brown sugar.

L'adolescence et ses soucis quotidien. C'est à cette période qu'arrivent les trucs de filles. Les règles, les premiers garçons, les cours qui s'intensifient et tout le reste. On ne sait jamais vraiment comment un adolescent va réagir à tous ces problèmes quotidiens qui ne font que, dans la plupart des cas, se compliquer. La vie n'est pas un long fleuve tranquille. Il faudrait penser à le leur dire un jour. Une seule tragédie ne suffit jamais. Rien n'est jamais trop beau pour être vrai. L'enfance, l'innocence d'un nourrisson. Nous devrions tous rester à cet état de petit être sans défense, innocent et incapable de comprendre la vie et ses défauts.

SUNNYSIDE, ALABAMA ▲ Mon père me manque, c'est indéniable. La figure paternelle de la famille n'était plus. C'est Elijah qui l'a remplacé petit à petit. On a toujours été proches tous les deux. Je devenais plus responsable alors il me lâchait la grappe. Je faisais ce que je voulais. Je sortais, je passais mon temps à être partout sauf à la maison. Je le reconnais, j'ai fais une énorme erreur en le laissant se débrouiller tout seul. Je m'en rends compte facilement maintenant que j'ai pris en maturité. Il en a eu marre. Il avait vingt ans, j'en avais dix-sept. Je suis entrée dans sa chambre, je voulais prendre les clés de sa voiture. Il faisait ses valises. Je ne comprenais pas. « Qu’est-ce que tu fabriques ? » ais-je lancé. J'avais besoin de savoir ce qui se passait. « Ça se voit bien non, je fais un tennis. » Question con, réponse con. J'ai froncé les sourcils et croisé les bras. Je ne comprenais pas pourquoi tant de précipitation. « Haha, très drôle. Tu comptes aller où avec tout ça ? » Le sarcasme. J'avais besoin de ça pour faire face à la situation. Il était clairement en train de m'abandonner, de nous abandonner. Il était mon frère, on avait toujours été proches et là, il prenait le large, il prenait la fuite. « J’en sais rien, juste … Pas ici ok ? » Je venais d'avoir la réponse à toutes mes craintes. Je ravalais ma fierté. Je ne veux pas le caché, j'étais comme choqué par sa décision. Pourquoi maintenant alors que tout semblait aller comme sur des roulettes. « Tu comptais le dire à quelqu’un ? » J'étais un peu froide, je le reconnais. Il se barrait et je le découvrais juste en entrant dans sa chambre. J'avais l'intime conviction que je n'aurais découvert son départ qu'en rentrant de la soirée à laquelle je me rendais. « Tiens, donne ça à maman s’il te plait. » Il me tend une enveloppe. La rage commence à monter. Il comptait vraiment prendre la fuite, se tirer comme un voleur. Et en plus de ça, je devait remettre une lettre à notre mère. Comme si elle n'avait pas déjà assez subit comme ça. J'ai attrapé avec fureur l'enveloppe et croisé mes bras sur ma poitrine. Je refusais de retenir mes paroles parce qu'il était mon aîné, mon meilleur ami et mon confident. Je ne devais pas faire dans la dentelle, je le savais. « Tu te fiches de moi Elijah ! Tu ne peux pas partir en laissant juste une lettre ! C’est quoi cette idée complètement débile ? C’est parce que Neven l’a fait aussi que tu décides de partir c’est ça ? » Neven, c'était le meilleur ami de mon frère. Lui aussi s'était tiré sans rien dire à personne. Je redoutais que mon frère ne veuille le suivre, le retrouver, essayer de comprendre. Seulement, il avait toute une famille derrière lui et je trouvais totalement débile et immature cette envie de changer d'air, de partir et de tout laisser derrière. « Si je peux faire ça. Je pars pas à cause de Neven, je pars à cause de cette ville ! J’ai besoin de voir d’autres paysages c’est tout, j’ai besoin de faire autre chose de ma vie que de gérer les problèmes de tout le monde dans cette baraque, ok ? » J'ai écarquillé les yeux et entrouvert la bouche. Alors le problème, c'était nous. Il a attrapé son sac et s'est tiré. Il était hors de question qu'il s'en sorte comme ça. Je lui ai donc emboité le pas. En arrivant en bas des escaliers, je faisais tout pour retenir mes larmes mais ma colère était tellement plus grande et féroce que ce n'était pas si difficile que ça. « Désolée si on a été un poids pour toi Elijah ! On est vraiment toutes désolées d’avoir gâché ta vie de grand macho ! » Il a lâché son sac et fait volte-face. J'ai cru qu'il allait m'en coller une. Cela aurait été tellement plus facile. « J’ai jamais dis ça mais on s’en fou, pense ce que tu veux, j’ai pas envie de passer des heures à m’expliquer avec toi. Tu es grande maintenant, je te passe le flambeau de la maison, tu finiras peut-être pas comprendre comme ça. Donne la lettre à maman s’il te plait, c’est tout ce que je te demande. » Il a récupéré son sac et a franchi le seuil de la porte. Je l'ai vu jeter son sac à l'arrière de sa voiture. Un dernier coup d’œil et il est parti. J'ai attendu qu'il tourne le coin de la rue avant de m'effondrer. Je suis tombée à genoux, en larmes, essayant de comprendre pourquoi il m'avait abandonné, pourquoi il m'avait fait ça, pourquoi il nous avait fait ça. Je suis restée comme ça jusqu'à ce que ma mère rentre. Je lui ais tendu la lettre, elle l'a lu et n'a pas pleuré. Elle m'a juste prise dans ses bras. Et c'est là que j'ai su qu'il fallait que je réagisse, que je fasse quelque chose.



« Les épaules sur lesquelles on s’épanche vont et viennent mais une meilleure amie pour la vie on l’a pour toujours. Parce que quelque soit l’endroit ou vous allez, vous savez que vous n’y allez pas tout seul ; Personne ne possède toutes les réponses, et parfois, la meilleure chose qu’il nous reste à faire est de pardonner, en laissant le passé derrière nous ; Lorsqu’on regarde vers l’avenir en croyant tout savoir à l’avance, il ne faut jamais oublier que la vie peut nous surprendre à tout instant ; et qu’il est toujours possible de se surprendre soi-même. » gossip girl.

Le passé. On s'accroche bien trop souvent au passé. Il nous a forgé. Il a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Il nous a fait faire des choses que nous regrettons et d'autres que nous ne regrettons pas aujourd'hui. Nous pouvons être fiers d'avoir un passé, qu'il soit simple ou compliqué. Le passé est ce que nous avons de plus précieux au monde. Il est notre identité, notre passeport, notre adresse, notre vie toute entière. Il ne sert à rien de s'y accrocher. Le passé ne peut être changé. Le passé ne doit pas être changé. Chaque personne est exceptionnelle. Le monde est composé de plus de six milliards d'exceptions. Chaque personne doit faire ses preuves chaque jour. Et c'est à cause de cela, de toutes les épreuves que chacun doit surmonter que nous sommes tous des exceptions.

SUNNYSIDE, ALABAMA ▲ J'ai réagis, en effet, et plus vite que je ne le pensais. J'ai mis une semaine à prendre une décision et je crois que c'est la meilleure que j'ai jamais prise. J'ai mis mes études au second plan au vu de toutes les responsabilités qui me tombaient sur le coin du nez. J'ai cru perdre la tête mais avec un peu d'aide des filles et de maman, j'ai réussi à me reprendre en main. Les cours, j'y allais bien évidement mais je n'étais plus la petite fille studieuse et fêtarde d'avant. A vingt ans, ma mère est tombée malade et ce fut la fin du monde à mes yeux. Impossible pour moi de continuer mes études et de gérer la famille avec ma mère malade. De plus, mes résultats étaient médiocre alors je ne voulais pas me lancer dans quelque chose que j'abandonnerais dans pas longtemps. J'ai trouvé un petit boulot. J'ai commencé en tant que serveuse dans un bar/restaurant. Il fallait bien que quelqu'un paie les factures et puis, les petites ne parviendraient pas à survivre sans argent non plus. Je courais dans tous les sens mais, au final, cela ne me déplaisait pas. J'en bavais, c'est certain. Mais maintenant, j'étais en mesure de comprendre ce que Elijah avait vécu. Cependant, j'étais incapable de lui pardonner de nous avoir abandonné. J'avais terriblement besoin de lui et il était injoignable. Je lui ais envoyé des tonnes de messages, de mails. Je l'ai appelé des centaines de fois et laissé des milliers de messages sur son répondeur. Toujours sans réponses. Et puis, un jour, à l'hôpital, je l'ai vu franchir les portes et me rejoindre. La machine à café était mon meilleur allié. J'y venais toutes les heures. Ma mère était dans un sale état et je m'occupais d'elle au mieux pendant mon temps libre. « Tiens, un revenant … » Je n'avais toujours pas digéré son abandon. J'étais froide et implacable. A mes yeux, il ne méritait même pas de savoir comment allait maman, il ne méritait même pas de pouvoir être à ses côtés. « Comment elle va ? » J'ai haussé les épaules. Je n'avais aucune raison de lui répondre. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Je l'ai accompagné en silence jusqu'à cette chambre que mes sœurs refusaient de quitter. Maman dormait, enfin je le crois. Les filles n'ont même pas tourné la tête vers lui. Elles lui en voulaient aussi, je le savais. Mais ce serait plus facile pour elle de lui pardonner son erreur. En ce qui me concerne, c'était autre chose. « Ça valait le coup au moins j’espère … » J'ai porté mon gobelet de café à mes lèvres, ne quittant pas ma mère des yeux. Je n'avais pas le courage d'affronter les pupilles de mon aîné. « Ouais. Ça valait le coup. » Je levais les yeux au ciel. Ca valait le coup ouai. Tu parles. « Tant mieux alors … » crachais-je. Je ne voulais pas en savoir plus, je n'étais pas intéressée par son récit. « Je suis désolé .. » J'ai tourné la tête vers lui. Qu'est-ce que j'en avais à faire ? Il était trop tard maintenant pour être désolé. J'avais besoin de lui, il ne répondait pas à mes appels de détresse. Qu'il aille au diable. J'ai haussé les épaules et tourné les talons. Je m'en foutais royalement. « Ça n’a plus d’importance aujourd’hui. » ais-je lancé avant de quitter cette chambre d'hôpital. J'embauchais dans pas longtemps. J'étais fleuriste. Ma pause était terminée. Une semaine plus tard, ma mère décédait. Ca fait maintenant trois semaines qu'elle n'est plus, trois semaines qu'il est revenu, trois semaines qu'un silence de plomb règne dans la maison.