Hier soir ...

♪ Lalalala lalala lalalala ♪ La sonnerie de mon téléphone me fit sursauter alors que je paressais dans mon lit un vendredi soir, chose qui n'arrivait que rarement puisque je trouvais toujours quelque chose à faire. Mais là, je devais avouer que ma motivation s'était planquée sous ma couette et je n'avais qu'une envie : rester chez moi. Peut-être était-ce aussi la probabilité que je croise Matthew dans un des bars de la trop minuscule ville dans laquelle nous vivions qui me faisait rester chez moi ce soir. Peut-être. Quoiqu'il en soit, je ne me prenais pas la tête plus que ça et me contentais d'un film - oh que trop mal choisi, Friends with Benefits - et riais nerveusement devant cette amitié qui se transformait lentement mais sûrement en histoire d'amour. C'est au moment où les deux héros s'embrassaient langoureusement que choisit Mercy pour m'appeler. Avant de répondre, j'avais soigneusement vérifié l'identité de l'appelant. Ne sait-on jamais ... " Hey, tu fais quoi demain après-midi ?" Comme d'habitude, Mercy ne perdait pas son temps en politesse et allait droit au but. Je lâchais un petit rire et réfléchit rapidement, réalisant que je ne faisais rien. Décidément, j'avais un week-end de geek ... " Que dalle .. Tu me sauves en me proposant quelque chose ? " A son tour de rire de son rire cristallin et encore enfantin même si elle détestait que je lui dise ça, me reprochant de l'infantiliser encore et toujours. " Shopping ? J'ai besoin de nouveaux fringues." Le shopping me paraissait un excellent moyen de mettre de côté les troubles de ma vie sentimentale - ou du moins amicale - de côté. Faire chauffer ma carte a toujours été chez moi symbole de mieux être. " Parfait, ça tombe bien moi aussi. Mais on ira là où y a le grand centre commercial, pas au centre ville, je connais leurs boutiques par coeur à force." Le centre commercial de la plus grande ville voisine se trouvait à plus de 60 kilomètres mais ça ne me gênait pas de parcourir toute cette distance pour des fringues. Puis, je savais que Mercy aimait bien sortir de Sunnyside aussi de temps en temps. " Ca marche, passe me prendre vers 13h. Allez, je file, j'sors ! Bisous." Elle raccrocha sans même attendre ma réponse et je ris en reposant mon téléphone. Mercy était un phénomène.

Le jour même ...

A 13h pile poil, je me trouvais devant chez elle, klaxonnant plusieurs fois histoire de lui faire comprendre que j'étais là, au volant dans la superbe voiture que je venais d'acheter récemment. Bon superbe voiture est un terme quelque peu exagéré pour ce 4*4 vieux de quelques années et déjà cabossé de partout mais je l'adorais déjà. J'avais speedé ce matin, m'habillant rapidement d'un jean et d'un tee-shirt noir à col V et enfilant une paire de ballerines. Idéal pour le shopping. La blondinette ne tarda pas à sortir en trombe de chez elle et se glissa prestement sur le siège passager me collant deux gros bisous sur les joues. " Ca va mini moi ? " J'adorais l'affubler de ce surnom hérité de mes années baby-sitting où je m'occupais d'elle et qu'elle passait son temps à imiter tout ce que je faisais. Bien entendu, elle détestait ce surnom même s'il l'amusait.