On dit que le prénom à avoir avec le destin, qu’il raconte notre histoire. Ce n’est pas par hasard que l’on porte un prénom, il dit quelque chose de nous, de ce que nos parents veulent que l’on accomplisse. Les prénoms ont la lourde tâche de porter sur leurs simples lettres tout un destin, toute une vie. Beaucoup pense que ce ne sont là que légendes et fabulations de conteurs. Mais derrière chaque prénom se cache un passé, un présent et surtout un futur. Quelque chose de mystique accompagne ces prénoms aux mille desseins possibles. Celui qui se connaît, connaît l’univers tout entier. Mais qui oserait prétendre comprendre la symbolique de son prénom ? Ce que l’on attend de lui ? Ce qu’il est voué à accomplir ? Est-ce notre prénom qui détermine notre penchant vers le Bien ou le Mal ? Ne serait-on finalement pas que de simples pions sur un échiquier qu’une main Céleste – notre Destin – déplace ? Alors ces choix que nous croyons prendre, provoquent-ils autant de conséquences que l’on veut bien nous le faire croire ? Le simple battement d’ailes d’un papillon peut-il engendrer une tornade, quelque part ailleurs ? Et si finalement cette tornade, c’était chacun de nous ? Et si nous étions les propres acteurs de notre vie et non plus une conséquence d’effets aléatoires ? Ainsi, cela signifierait que notre Histoire est un livre à pages blanches qu’il nous faudra remplir tout au long de notre vie. Ce livre n’aurait pas de fin tant que quelqu’un continuerait de le faire perdurer à travers le temps, en le lisant ou même en le complétant… Chaque livre serait différent… Tous aurait un titre évocateur et définirait ce que nous sommes, ou du moins, ce que nous avons tenté de devenir. Néanmoins, tous les livres commencent de la même manière… « Il était une fois »…

« Tu t’es servie de moi pour en oublier une autre ! Et tu crois qu’on va rester amis ? Alors que tu retournes dans ses bras ? Arrêtes ! Je ne veux plus te voir. » J’étais blessée… une plaie s’était formée au niveau de mon cœur. J’étais tombée amoureuse pour la première et dernière fois. Il s’était servi de moi pour oublier son ex, pour oublier qu’elle l’avait humilié en le trompant avec un autre. Je ne voulais plus le voir. Mon cœur se referma. « Azur, pardonnes moi. » Il plaisantait ou quoi ? Je ne voulais pas le pardonner. Je laissais couler quelques larmes, perlant le long de mes joues avant que mes fins doigts ne viennent les faire disparaître. J’étais bien trop déçue contre lui, pour aller me réfugier dans ces bras afin de me calmer. Je restais là devant lui, sans dire le moindre mot. Il se rapprocha de moi comme pour me faire une accolade. Je reculai d'un pas rapide. « Va-t-en. » Je le repoussai presque violemment mais il m'était impossible de lui faire du mal. Il s'empressa de sortir de ma chambre, tout en marmonnant une dernière phrase. « Je t'ai quand même aimé. » Il se foutait de moi ou quoi ? Je m'en fichais. Il allait retourner dans les bras de son ex en osant me dire une telle chose. Je fermai la porte derrière lui, sans enrichir notre conversation. Je m'installai sur mon lit. Je l'aimais encore… j'allais le détester. Je noyais ensuite ma colère dans la glace. Mon meilleur ami resta auprès de moi. Je fûs dans un état second ce soir-là, le soir où il m'avoua ses sentiments envers moi. Je me suis servie de son amour pour coucher avec lui. Je m'en veux. J'ai essayé de lui parler mais il m'a envoyé sur les roses avec un claquement de porte, réaction normale. J’aimerai me convaincre qu’il ne représente plus rien pour moi mais non. Ile me manque. J’ai brisé notre amitié. J’ai brisé son cœur. Je suis l’unique responsable. J'ai des remords. Je ne l'ai plus revu depuis.

Je détestais les hommes et pourtant, je continuais de les fréquenter et c'est à partir de cet instant, que ma vie changea complètement, qu’elle prit un nouveau tournant, que je réussis à m’en sortir. En faisant croire que je les aimais, que je pouvais les choyer mais en fait et surtout, que je pouvais leur rendre leur jeunesse. Vous l’aurez compris, j’ai commencé à sortir avec des hommes plus âgés mais surtout, des hommes riches. Tout le monde était gagnant, ils pouvaient s’afficher avec un femme charmante, bien présentée, toujours polie, rieuse, drôle et surtout, jeune tandis qu’ils me couvaient toujours plus de cadeaux, de richesse, ils m’offraient une sécurité. Certains appelleraient cela de la prostitution, peut-être en était-ce après tout, ils me payaient pour que je reste avec eux, pensant que je pouvais m'en sortir sans eux quand je ne possédais rien de plus qu'un sac. Toutes mes affaires, c'est à eux que je les dois, ils m'ont tout offert et chaque fois que je vidais leur compte en banque, je disparaissais du jour au lendemain sans demander mon reste. « Non, Calvin, ouvres-moi s’il te plait ! » « Tu n’es qu’une ! Tu me crois stupide ? Je sais parfaitement ce que tu fais, tu profites des hommes qui se sentent seules, tu leur pompes leur fric tout en allant voir ailleurs et tu crois que je ne m’en rendrais pas compte ? Je suis peut-être assez désespéré pour sortir avec une petite comme toi mais pas assez pour me laisser insulter de la sorte ! » Une porte qui claque, il partait sans rien me laisser. Cela finissait rarement de cette façon, ne rien avoir su garder, quand j’étais incapable de me contenter d’un seul homme et que je tentais de retrouver ma jeunesse dans les bras d’un homme de mon âge. Je trompais, tentant de faire en sorte que cela ne se remarque jamais. Cet homme, s'il me prit tout, me laissa au moins la chance de terminer une formation déjà payée. J’étais passionnée de commerce ; je peux tout vendre, je peux mettre en vente une maison en trente secondes et la vendre deux minutes et vingt-deux secondes, je mens plus vite que mon ombre, je fouine, je joue avec les mots, j’ai cette faculté de déduire rapidemment ce que les clients veulent. C’est mon esprit d’analyse qui veut cela, j’ai un QI légèrement au-dessus de la moyenne. Cette formation ne me permet pas de trouver un emploi stable mais ce n'était pas grave, je ne stoppais pas mes activités pour autant. Avec le temps, j'ai appris à peaufiner ma technique, pour ainsi éviter que l'homme avec qui je sors n'ait l'impression de m'entretenir. Je fais semblant de les aimer, de les apprécier comme ils sont. Mais la réalité reste la même, je les trompe sans arrêt.